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OGM : Question globale et politique

Introduction : Pourquoi les OGM et les questions entraînées par leur développement ?

Politiquement la question des OGM est très intéressante et importante en raison
- de l’ampleur des enjeux et des conflits qu’elle révèle ou entraîne, ce qui en fait un excellent « analyseur » du fonctionnement actuel de la société,
- des reculs imposés aux firmes multinationales et aux Etats qui commercialisent les OGM ou les soutiennent.

Les OGM, expression d’une nouvelle phase du capitalisme ?

La question des OGM est marquée par une offensive très forte de complexes scientifiques et industriels, nationaux et internationaux, appuyée par l’Etat de façon plus ou moins forte selon les pays, dans un contexte de libéralisation.

Ce complexe s’est construit à la rencontre d’une évolution scientifique marquée à la fois par les découvertes en biologie moléculaire et les avancées en informatique qui, à elles deux, ont permis la mise au point de la transgénèse et d’une nouvelle phase d’accumulation/restructuration de deux secteurs clefs du capitalisme : la pharmacie et l’agrochimie sans oublier le secteur des semences. Que ce soit pour les OGM à usage médical ou agricole, la mise au point dans les années 80 puis la mise sur le marché dans les années 90 de produits OGM, correspondent à un nouvelle phase d’accumulation et de restructuration de ces trois secteurs clefs à la conjonction de la crise de l’agrochimie (plafonnement des débouchés) et des avancées dans le domaine de la biologie moléculaire et de l’informatique. Ce contexte de nécessité économique pour les firmes et de perspectives ouvertes par la recherche, explique en partie la forte pression exercée par les multinationales, américaines ou européennes. S’y ajoute pour certains pays la recherche de marges de compétitivité pour leur agriculture.

Ce complexe a bénéficié de la libéralisation dans le cadre de l’OMC par l’accord sur l’agriculture et par celui sur l’ADPIC et l’a favorisée. Dans ce contexte économique et institutionnel mouvant et de plus en plus libéral le rà´le de l’Etat et le type de « système OGM » varient beaucoup selon les pays en fonction de l’importance de la recherche publique, du poids des firmes, du caractère plus ou moins contraignant de la réglementation, le tout influencé ou non par les oppositions. Coexistent ainsi plusieurs « systèmes » ou configurations dont la diversité rend difficile la lutte à l’échelle mondiale, voire européenne.

Une opposition et une contre-offensive de différentes forces dans certains pays

En France, l’opposition va du refus plus ou moins explicite des consommateurs à l’offensive des « faucheurs » en passant par différentes formes de mobilisation de chercheurs, de groupes d’information (Inf’OGM ...) de collectivités (régions ou communes sans OGM ...) d’associations, de syndicats ou groupes paysans (Conf, agriculteurs bio ...). Mais une telle diversité des formes d’opposition et une telle puissance se retrouve rarement ailleurs. Cette « spécificité française » sera abordée en II.2.

Une question complexe

Pour aborder correctement l’ensemble des questions relatives aux OGM, y compris dans le cadre d’une réflexion à finalité politique, il faut tenter d’aborder complémentairement trois champs :
- technique et scientifique : les connaissances disponibles, les technologies, les caractéristiques (avantages, risques ...) de chaque « événement »
- économique : stratégie des entreprises et des autres agents (producteurs agricoles et consommateurs, institutions de recherche ...) ; quels avantages et pour qui ? ...
- institutionnel : le rà´le des Etats et des autres organisations, la réglementation ...

et à plusieurs échelles (du gêne à l’économie monde) avec beaucoup de temps nécessaire, pour chaque OGM, entre la recherche fondamentale et sa production et son utilisation commerciale.

L’ampleur des enjeux pour les firmes, l’imbrication des champs et des échelles, les risques, la diversité des raisons de l’opposition aux OGM ...entraînent une information foisonnante (voir annexe I), difficile à suivre et, parfois, à décrypter pour au moins deux raisons : a) une part importante du débat a lieu sous forme nécessairement polémique compte tenu du caractère souvent tronqué de l’information fournie par les pro OGM en l’absence d’un réel débat public sur des bases rigoureuses ; b) les conséquences concrètes des résultats de certaines recherches sont souvent difficiles à interpréter, compte tenu de la méconnaissance des risques et de l’écart entre l’expérimentation et le réel.

Mais depuis quelque temps le débat s’est, semble-t-il, en France au moins, clarifié autour de deux positions, l’une favorable, l’autre opposée. La première s’appuie sur les avantages actuels ou futurs alors que la seconde s’est durcie autour de trois mots clefs, trois refus : domination (des firmes) contamination (des autres cultures et produits), pollution (risques environnementaux et médicaux).

Le conflit s’affirme au plan idéologique entre deux modernités :
• L’une inscrite dans le développement capitaliste libéral actuel : techniciste, productiviste avec un pilotage par l’économie favorable aux grandes firmes monopolistes
• L’autre inscrite dans l’alterdéveloppement, basé sur la diversité, les ressources locales, l’agriculture paysanne, la recherche publique avec un pilotage par le politique.

Les questions abordées

S’agissant d’une note à finalité politique sur une base informative, il s’agit de préciser en quoi la question OGM est une question politique et quelles sont les stratégies alternatives possibles en s’appuyant :

- Sur un état actuel du développement des OGM et ses perspectives,

- Sur les risques et les conséquences

- Sur la nature des oppositions et des luttes.

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